La mort de Ben Laden, déjà maintes fois annoncée à tort, et que tout le monde salue comme une grande victoire, est surtout l'épilogue tardif d'un immense fiasco et gâchis.
Il a fallu en effet près de dix ans, deux guerres meurtrières, des dizaines de milliers de victimes dont une majorité de civils, une recrudescence de l'insécurité dans le monde, avant de mettre hors d'état de nuire le principal responsable de la plus grave attaque jamais perpétrée contre les Etats-Unis.
Rappelons-nous qu'en mai 1945 il avait fallu un peu moins de 5 ans pour venir à bout d'Hitler, pourtant à la tête d'une armée moderne et suréquipée.
Ce fiasco, dont nous ne sommes pas encore sortis tient selon moi à deux raisons essentielles :
1. Après l'émotion mondiale légitime qu'ont soulevé les attaques terroristes du 11 septembre, l'administration Bush s'est engagée dans une impasse dramatique, à la fois militaire et politique, sous couvert de lutte contre le terrorisme => l'enfer est pavé de bonnes intentions.
2. L'administration Bush avait besoin de Ben Laden comme ennemi suprême afin de justifier sa politique belliqueuse et les efforts considérables de l'État américain en faveur des industries d'armement => un Ben Laden vivant et traqué en permanence était plus utile qu'un Ben Laden mort.
En revanche, la fin de Ben Laden a été rendue possible grâce à deux facteurs nouveaux :
1. L'arrivée au pouvoir d'Obama.
2. Le printemps arabe et le déclin d'Al Qaïda dans l'opinion publique arabe.
Et c'est pour ces raisons que la fin de Ben Laden s'inscrit dans un contexte encourageant qui redonne enfin un peu d'optimisme sur le terrain géo-politique mondial.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.