Soyons heureux

voeux 2009 (Manuel anti-morosité, idée n°4)

Et si on se faisait une année sans télé !

Avez-vous remarqué à quel point la télévision nous déverse chaque jour à heure fixe, de façon rituelle et, dirais-je, sacrificielle, son lot de malheurs, de victimes, de morts, d’attaques et de contre-attaques, d’attentats et de ripostes, d’enlèvements, de séquestrations avec violences, de violences avec circonstances aggravantes, de tentatives d’assassinat, de viols, collectifs ou en série, de braquages, de trafics de cigarettes, de drogues, de faux billets et d’enfants, de naufrages, d’accidents, de catastrophes tectoniques, torrentielles, nucléaires, naturelles ou surnaturelles, sans parler des hausses de tarifs, de la hausse du chômage, de l’état du déficit et du déficit de l'État, de l’aggravation de la pollution et du trafic routier, de la baisse des indices, des revenus et du pouvoir d’achat, de la détérioration de la qualité de l’air, de la mer et des pommes de terre, des menaces de grèves, et combien d’autres mauvaises nouvelles encore avant d’en arriver à l’heureuse et historique naissance en captivité d’un bébé koala au zoo régional de Nanteuil-le-Rideau, censée à elle seule rétablir un peu l’équilibre entre le bien et le mal dans ce monde de brutes ! (encore qu’on puisse légitimement se demander en quoi le fait de naître en captivité est une bonne nouvelle pour les koalas !)

Dormez tranquilles braves gens, soyez heureux !

« Ils » en ont de bonnes ! Comment faire avec ce déversement morbide et quotidien de terreur et de sang qui nous arrive en pleine tronche entre poire et fromage, et qui nous transforment tous en éponges à horreurs, subissant sans pouvoir réagir toutes ces agressions qui surgissent en direct dans notre vie privée, nous culpabilisant tous les soirs à vingt heures d’être paisiblement installés en famille, à table ou au salon.

Comment « veulent-ils » qu’on s’y prenne pour être heureux alors que nous sommes agressés,  interpelés et culpabilisés tous les jours sur le mode : voyez comme le monde dans lequel vous vivez est affreux ! Voyez combien il y a de gens malheureux qui souffrent et qui meurent ! Et vous ? Vous ne faites rien pour rendre ce monde meilleur ? Vous n’avez rien fait pour empêcher le tremblement de terre aux milliers de morts ? Vous n’avez rien fait pour la paix au Proche-Orient ?Rien fait contre les attentats du World Trade Center ?

Il y a cependant une chose que l’on peut faire : c’est une pause. Il faut savoir dire merde aux malheurs du monde de temps en temps. Merde à cette foutue guerre israelo-palestinienne qui n’en finit pas. Merde à toutes ces catastrophes que personne ne parvient à prévenir. Merde à ces carnages qui donnent la nausée. D’autant que cinq à dix minutes de radio de temps en temps suffisent en général à suivre l’essentiel de l’actualité du jour.

Après tout, lorsque nos parents ou nos grands-parents étaient confrontés à une attaque aérienne, ils se mettaient à l’abri dans une cave ou dans une station de métro en attendant la fin de l’alerte.

Pourquoi ne pas organiser sa propre défense passive de la même manière lorsque le flot des agressions au sein même de notre sphère privée devient trop insupportable.

Fermons le robinet à catastrophes et préférons lire, philosopher, pratiquer de la musique, rêver...

et que l'année 2009 vous apporte douceur et ataraxie.

Allez, à +

Joyeux Noël

Pour apprécier pleinement Noël, il faut être un enfant ou bien aimer faire des cadeaux.

Comment devenir Président... Conseil n°6

Agissez comme si tout ce qui arrive de grave ou d’important à quelqu’un susceptible d’être un jour votre électeur, vous touchait personnellement, comme s’il s’agissait d’un  proche.

Lorsqu’une de vos tantes devient subitement veuve, vous lui écrivez un petit mot personnalisé, avant même de vous rendre à la cérémonie au cours de laquelle vous saurez lui témoigner votre compassion affectueuse.

Et bien, lorsqu’une boulangerie brûle, qu’un deuil touche durement une famille, qu’un accident survient, le maire fait de même sur sa commune, le député sur sa circonscription, et le Président sur toute la France.

Il est bon de prendre cette habitude dès que vous pourrez, dans toutes les circonstances qui se présenteront, y compris les plus insignifiantes. Entraînez-vous à envoyer un petit mot à votre neveu qui vient de réussir son concours, à votre oncle pour son anniversaire, à vos voisins pour le dîner auquel ils vous ont convié, à l’institutrice de vos enfants pour soutenir la sévérité dont elle fait preuve à leur égard, aux commerçants pour leur dire combien vous appréciez leur dévouement, au libraire pour marquer votre attachement à la diffusion de la culture, au curé pour lui faire croire que vous avez écouté son dernier sermon, au commissaire pour l’encourager dans sa lutte quotidienne contre l’insécurité, au champion régional de karting pour lui dire combien vous êtes fier de lui, à l’équipe de France de tennis pour bien apparaître comme leur tout premier supporter, au vainqueur de la dernière course au large en solitaire Saint-Malo Dinard par Sydney, au dernier Nobel français, et aussi à votre ministre de l’intérieur, lorsque vous serez Président, pour lui dire combien vous regrettez qu’il se soit si stupidement cassé la jambe en sortant de votre dernier entretien.

Chaque petit mot envoyé est une attention particulière qui viendra alimenter progressivement et favorablement votre image auprès du voisinage, de la commune, du département, de la région ou du pays selon le niveau de responsabilités que vous visez, et pourra ainsi favoriser le jour venu votre élection ou votre réélection.