Je suis convaincu que le monde serait moins laid, la vie moins agressive et le temps qui passe moins pesant si l’on se disait davantage « bonjour ».
La liste est longue des gens à qui nous avons l’occasion de dire « bonjour » dans une seule journée : nos enfants, notre conjoint, notre gardienne, nos voisins, le boulanger, le marchand de journaux, la pharmacienne, le chauffeur de bus, au guichet de la poste ou du métro, au péage, à la banque, au parking, à nos collègues, notre patron, une inconnue dans la rue, un policier, un vigile…
C’est si facile pour nous de dire « bonjour » alors que d’autres, pour des raisons de santé ou de solitude, n’en ont peut-être même pas l’occasion.
Faisons-le !
Mais surtout, faisons-le sans agressivité, avec générosité, sans attendre forcément une réponse mais juste comme ça, gratuitement, pour nous sentir mieux, pour rendre la vie meilleure, pour désamorcer la tension qui guette lorsqu’on n’y prend garde.
Comme un jardinier le ferait en arrivant dans son potager de peur que ses framboises ou ses tomates n’en prennent ombrage.
Comme une institutrice attentionnée le ferait pour saluer sa jeune classe.
Comme un peintre à ses pinceaux, fidèlement soumis à son inspiration.
Comme un écrivain à sa page blanche, sans préjuger encore de ce qu’elle produira de sublime ou de banal.
Comme un compositeur à son clavier, avant de réveiller une nouvelle fois, touche par touche, ses merveilleuses possibilités.
Comme un paysan à ses bêtes, afin de leur faire comprendre qu’une fois encore tout ira bien.
Sans vous demander de le chanter comme dans Singing in the rain où Gene Kelly interprète – tout en dansant bien sûr – « good morning, good morning… » avec Debbie Reynolds et Donald O'connor dans un morceau d'anthologie ; je ne vous demande pas plus de le hurler à la face du monde entier comme Robin Williams dans « Good Morning Vietnam ».
Dans « La Vie est Belle » de Roberto Benigni, le personnage principal réinvente tous les jours son bonheur de vivre en lançant « buon giorno Principessa ! » à sa bien-aimée, comme au premier jour, ce qui devient à la fois son cri de guerre et sa formule magique, pour survivre, pour tenir, quelles que soient les circonstances pourtant dramatiques qu’il va traverser.
Je me souviens lorsque je m’amusais à reprendre cette formule juste avant de préparer le petit déjeuner familial pour dire bonjour à la toute première personne à qui je m’adressais le matin en général : elle était assise dans son lit, elle n’avait que vingt mois, elle était toute sage, et elle me répondait avec le plus beau des sourires.
Merci Monsieur Benigni !
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