Visiblement, Éric Besson, notre ministre de l'immigration, a une conception de l'hospitalité à géométrie variable.
Voilà un homme qui, lui aussi, a fui en son temps un pays du sud en plein chaos, dévasté par des luttes fratricides, où la guerre des chefs fait toujours rage actuellement, où l'on canarde à tout va, où l'on n'est jamais sûr de ses amis, jamais en sécurité, où l'on se demande tous les matins d'où viendront les prochaines attaques, et où l'atmosphère n'est ni saine ni propice à la construction d'un avenir politique. C'était hier, en 2007, en pleine bataille.
Je veux parler du Parti Socialiste bien sûr, au sud de la Seine.
Il fut fort aise alors, M. Besson, de se réfugier dans un pays du nord où il fut accueilli à bras ouverts, un pays à l'opulence insolente, en pleine croissance, dopé par des indices prometteurs et marchant comme un seul homme derrière un chef incontesté et charismatique, incarnant à la fois la sécurité et le dynamisme, qui n'oubliait pas non plus d'être un penseur visionnaire, au moins une fois par jour, en se rasant.
Je veux parler de l'UMP bien sûr, au nord de la Seine.
Vous aussi M. Besson, vous avez été un réfugié politique, et ce choix que vous avez fait par convenance personnelle pour servir une ambition personnelle jusqu'alors contrariée, d'autres le font au péril de leur vie pour fuir un pays où les dévastations et les conflits sont bien réels, comme ces afghans que vous renvoyez chez eux.